jeudi 26 mars 2009
mercredi 25 mars 2009
Journal de bord/3
Jeudi 12 mars - 57kms à l'ouest de Camboweal, Barkly Highway - NT (plus pour longtemps) - 15h - 167406 kms
On ne pouvait pas quitter la région de Darwin sans aller faire un tour dans le Kakadu National Park, un des hauts lieux touristiques du coin. Surtout que Glenn Murcutt (regardez le lien, c'est Cyril qui a fait l'article) associé à l'agence Troppo et à Stephen Dobson (le constructeur en terre que Cyril a rencontré à Perth), y a construit le Bowali visitor center.
Malheureusement, en cette période de mousson la plupart des routes sont fermées. Pas étonnant vu que le Parc est sur l'embouchure de plusieurs grosses rivières qui, en cette saison humide, débordent de partout et transforment le tout en énorme marécage.
Dans ce décor, pas étonnant non plus de voir plein de panneaux d'avertissement interdisant l'approche des abords de l'eau, car les cocodiles ont déjà mangé plein de gens. J'ai d'ailleurs appris quelques petits trucs sur les dites bestioles. Et attention, ne confondez pas avec les alligators, y en a pas dans le pays, même si plusieurs rivières portent ce nom (erreur due à la méprise des colons). Ceux qui sont le plus dangereux, et qui peuvent mesurer plus de 6m, ce sont les cocodiles d'estuaire (d'eau salée). Ils sont parait-il très agressifs. Alors que les "freshwater" cocodiles (d'eau douce) sont plus petits et plus timides.
Arrivés au Bowali visitor center à la tombée de la nuit, on a juste repéré les lieux avant de partir en chasse d'un lieu pour dormir. Y a pas trop le choix dans les parcs nationaux, alors on a filé vers les aires de camping autorisées. Seulement voilà, elles étaient fermées à cause des pluies. Donc on a roulé et roulé, fait demi tour et roulé encore, jusqu'à parvenir à trouver une place sur un parking près du Nourlangie Rock (mais il faut dire Burrunggui, parce que Nourlangie c'est pas une désignation correcte pour les aborigènes), même si c'était censé être fermé pour la nuit. Plutôt bonne nuit, étonnement moins chaude que nos dernières nuits passées dans la voiture. Mais le plus étonnant c'était les bruits de cette jungle : des cris d'oiseaux étranges (y en a un on dirait un singe), des bruits de branches qu'on remue, et le vol d'énormes chauves-souris (80cm d'envergure environ, tellement grosses que je pouvais les voir voler dans la nuit sans mes lunettes!),en contre-jour d'une lune super lumineuse.
Le lendemain on a marché sur le rocher au pied duquel on avait dormi. Une montée de juste quelques minutes et quelques mètres, à 7h du matin, mais on s'est quand même retrouvé avec les vêtements littéralement (c'est pas pour rigoler) trempés par la sueur. Peu importe, on a poussé jusqu'au Burrunggui Rock pour observer quelques grottes ornées de peintures aborigènes. Il reste très peu de ces peintures en bon état à cause de cette foutue humidité, pourtant il y a plus de 5000 sites avec des peintures rupestres dans le parc (!), mais ce qui reste est bien joli, notamment la représentation de tout un tas d'aborigènes dansant (si tout se passe bien il y a une petite photo).
Après cette petite balade on est reparti au Bowali visitor center pour que Cyril fasse quelques photos et pour mieux observer le bâtiment. Il est très agréable, avec de vastes espaces ouverts sur lesquels s'agencent les bureaux, les toilettes, le café, la boutique, une salle de projection et une salle d'exposition. L'expo était un peu bordélique, l'éclairage était un peu pourri dans l'ensemble, et le bâtiment pourrait être mieux entretenu vu sa qualité d'origine.
La visite finie, on est sorti du parc (209kms pour sortir quand même!).
Et alors que j'écris ces mots, ça y est on est passé dans le Queensland!! Et oups, y a une averse devant nous, qui nous attend gentiment. Pourtant le panneau annonçait "the sunshine state"...
Petite parenthèse aussi pour parler de notre recherche d'ossements. Et oui si vous vous souvenez bien on avait une vertèbre de je-sais-pas-trop-quoi accrochée au rétro de la twingo en France, alors ici on cherche un truc à la mesure de notre mitsu-mitsu. On pense à un beau crâne de vache a mettre sur le pare-bluffe. Et comme par hasard, on a croisé un squelette de vache tout blanchi l'autre jour, mais y avait pas le crâne alors Cyril a pris une vertèbre. Mais malgré le fait qu'elle soit toute blanche, bin elle puait la charogne, alors après avoir fair 200m on l'a jetée, avant qu'elle ne parfume toute la voiture. On cherche encore...
Mais pour en revenir à notre périple, après avoir quitté le Kakadu Park, on a pris la route vers le Sud! Mais avant de s'engager dans le désert, petit arret à Edith Falls, au nord de Katherine. 19kms de détour pour se baigner dans une belle cacade!! Wééééé... ouais... sauf que l'immense bassin de 70m de long est fermé... à cause des croco pardi! Foutus cocodiles! Non seulement ils nous gâchent nos baignades mais en plus ils montrent même pas le bout de leur... du truc qui leur sert de nez. J'aimerais bien en voir quelques uns (depuis la voiture).
Tant pis, on redémarre mitsu-mitsu et la clim qui va avec (ouais c'est décidé, pour cette partie là du voyage, et vu que ça nous fait pas consommer beaucoup plus, on se met au frais). Et là, c'est des centaines et des centaines de kilomètres sans s'arrêter, vu qu'il n'y a rien à voir. Jusqu'au moment où il faut s'arrêter pour dormir. On avait repéré une aire (et y en a pas beaucoup dans le coin) sur notre carte, mais manque de pot, elle se situe pile poil à 2kms à peine d'un beau bushfire (un incendie pas contrôlé du tout). Moué, on a hésité, on a mangé là, et pis on a quand même décidé de rouler quelques kilomètres de plus dans la nuit, malgré le fait que ça soit déconseillé, vu que les animaux sauvages sortent à ce moment là et qu'on les voit moins (forcément). Malgré le fait aussi que parmi les animaux sauvages de ce coin là il y ai des chameaux (c'est gros un chameau), qu'on a pas vu mais qu'on a bien entendu grogner autour de l'aire sur laquelle on a mangé.
On a finalement trouvé un petit coin de terre pour passer la nuit, et j'ai même eu froid, chouette!
Le lendemain, c'est-à-dire ce matin, on a encore roulé sans s'arrêter (sauf pour manger, une superbe salade concombre/thon/pois chiches/mouches). Encore rien à voir. On a croisé une Police Station perdue au milieu de nulle part et un flic posté au bord de la route dans sa voiture climatisée. Il nous a arrêté, histoire de vérifier permis de conduire et... taux d'alcoolémie. On s'en est bien sorti. Le pauvre comme il devait se faire chier...
Là on va peut-être continuer de s'écouter Harry Potter en anglais et en audiobook. On en est au début du 2ème livre, et y en a 6, de quoi nous occuper. Le gars qui lit ça est vraiment très fort!
Oups on vient juste de croiser un énorme serpent écrasé sur le bord de la route... 12cm de diamètre au moins!
1, 2 & 3 : Bowali Visitor center; 4: des gros cailloux; 5 & 6: des gros cailloux peints; 7: Burrunggui (Nourlangie) rock
Dimanche 15 mars - Bramston beach - QLD - 12h36 - 169024kms
Après notre 1ère nuit dans Queensland, passée sur une énième aire de repos d'highway, on a roulé toute la journée (sur une des routes les plus pourries que j'ai jamais vue, pleine de creux, de bosses, et de trous, qu'on aurait dit de la pâte à modeler), soit 7h30 avec une pause rapide à midi. Ce qui nous a permis d'arriver à 220 kms de la côte Est avant que la nuit ne tombe. Et là, quel plaisir de trouver cette aire! Avec un large recoin derrière des arbres pour planter la tente, et surtout un joli ruisseau qui coulait à coté! Baignade lavage et dormage agréable, sans trop de moumous!! Wééé! Et même...on s'est gelé!!
Le lendemain au réveil on a pris tout notre temps pour remettre le moteur en route, direction, la plage, et plus précisément.... la mer de corail!!!
On arrive à Townsville sur midi, on se ravitaille et on file tout droit vers Saunders beach... mouais, on nous a menti, c'est pas comme sur les photos, mer de corail mes fesses! L'eau est toute cacateuse (entendez par là qu'elle est marron avec plein de cagaillous qui flottent au bord) et pis c'est tout plat (ça on s'y attendait un peu, vu qu'il y a la Grande barrière de corail pas loin qui stoppe les vagues).
Sinon il y a bien des cocotiers, et ça c'est super! Non pas parce que ça fait comme sur les cartes postales, mais parce que les noix de coco c'est miam miam (yummy! comme ils disent ici)
Il y a aussi des gros figuiers dont les branches, qui s'avancent sur le plage, font des parasols naturels. C'est joli.
On a poussé jusqu'à la plage de Rollingstone pour voir. C'était la même chose. On en a profité pour faire une petite partie de pétanque avec des noix de coco. Mais on a aussi découvert la terrible réalité : il y a des endroits pour se baigner, ceux qui sont délimités par des filets de protection. Protection contre quoi? Pas les crocos nan... cette fois c'est contre les très très méchantes méduses tueuses! Je plaisante pas, elles sont mortelles paraît-il. On le sait parce qu'une gentille dame en combinaison (bin ouais, faut bien ça au cas où les terribles méduses sauteraient par dessus le filet) nous a dit que c'était pas très prudent de faire du rodéo sur les gros boudins flotteurs qui tiennent les filets. D'abord c'est pas moi c'est Cyril!
Bref, après ça on a décidé de remonter un peu vers le nord histoire de ne plus être en face des îles qui sont au large, en se disant que, peut-être, l'eau serait moins moche. Bin en fait on se trompait. Y a eu un cyclone pas très loin de là une semaine avant, et ça a du bien remuer la mer.
Donc on zappe vite fait les coins genre Mission beach et Bingil bay, très construits et avec écrit « no camping » partout.
On tente notre chance vers l'intérieur des terres et le Paluma Range, en se disant qu'une cacade serait la bienvenue. L'endroit est très couru, c'est là que les adolescents draguent, les garçons gonflant leur poitrail glabre et s'amusant à se jeter des cailloux et les filles s'allongeant dans l'eau pour faire ressortir leur fessiers. C'était rigolo anthropologiquement parlant.
A la nuit tombante on se trouve un coin bien romantique pour dormir : le parking des employés d'une centrale électrique.
Le lendemain on reprend la route sous la pluie, en direction de la Etty Bay. Et là, on trouve une plage sympa! Avec quelques vagues (ouais bon, des vaguelettes dirait Cyril) et une eau plutôt claire. Je me dis surtout que c'est le matin, quand la marée est haute, que la mer devient jolie. C'est tôt et du coup il n'y a personne ou presque, et le soleil est encore derrière les nuages gris. Après une bonne baignade dans l'eau salée, il nous fallait un rinçage à l'eau claire : les Josephine Fall.
Au pied du mont Bartle frere, qui se trouve être le plus haut sommet du Queensland (culminant à 1622m), on a eu la surprise de trouver une gigantesque triple cacade!! Genre Beyssac (avec un peu le même caillou),mais en beaucoup plus gros! On a bien pris plaisir à faire le toboggan sur ces énormes cailloux lisses et à tomber dans l'eau toute fraîche de ce large bassin! Et vu qu'il était tôt et qu'il faisait tout gris, bin on était tous seuls à se baigner!
Comme Beyssac si on veut, étant donné que c'est dans la jungle. Darwin avait un aspect tropical, mais restait encore bien sec comparé à la végétation qu'il y a ici! Entre les plantations de canne à sucre et de bananiers, la jungle tropicale (la rainforest en anglais, et c'est plus parlant), avec ses lianes, ses arbres et leurs racines luisantes d'humidité, recouvert d'un manteau de plantes grimpantes plus ou moins parasites. Et dans tout ça tu sais plus vraiment qui est quoi tellement tout s'entremêle. Sans compter que tu vois plus le ciel ou l'horizon. Les gars ont vraiment du galérer à débroussailler tout ça pour en faire des champs!
Et au loin le mont Bartle frere se découpe dans le ciel, tout en gardant toujours sa tête dans une espèce de brume tropicale. Y a une randonnée qui monte là haut, et elle semble avoir bien intéressé Cyril.
Au niveau de la cacade, le climat est sensiblement différent, il y fait vraiment plus frais et il pleut 250 jours par an, du coup la végétation change aussi, et c'est celle que tu trouves plus en altitude normalement.
Et j'allais oublier de vous parler des Cassowaries... Nan parce qu'ils nous ont gonflé avec leur bestioles : des panneaux tous les 200m, comme quoi faut rouler très très doucement, parce qu'on a vu des cassowaries traverser ici y a deux jours, et comme on aime nos cassowaries faut faire très attention. Ouais bin résultat on en a pas vu un seul, de cassowary! Alors si vous me demandez « kesseusé? » je vais faire comme vous et aller voir là.
1: Le mont Pyramid; 2, 3 & 4: Josephine falls; 5: Sisi va chercher du travail
Mardi 17 mars – Alligator Creek campsite – QLD - coucher du soleil - 169830kms
Après une petite après midi gladouille à Bramston beach (non pas que la plage soit géniale, mais y a des douches à proximité, des cocotiers, de l'ombre et du vent frais), on est remonté jusqu'à la Behana gorge. Quoi de mieux pour finir la journée que 3,2kms (aller) de marche? De la marche sur une succession de cotes et de descentes! Quand tu crois (tu espères) que derrière la montée tu atteints ton but, et bin non, y a une autre gigantesque cote dont tu ne vois même pas le sommet. Bref, on a pas été jusqu'au bout, alors qu'on devait vraiment pas être loin. On s'en fiche, on a quand même vu la rivière et le début de la gorge (Cyril a même trempé ses fesses). Et pis on a aussi vu qu'il y avait plein plein d'araignées dont le corps faisait bien 5cm a lui tout seul. Je concède volontiers à Cyril qu'elles étaient jolies dans un certain sens... n'empêche je préfère pas trop les regarder de près.
On a dormi là, sur l'espace qui sert de parking, peinards et au frais, et sans moutiks.
Le lendemain, départ aux aurores pour Cairns. On y est passé, et pis on s'est pas arrêtés, vu qu'il était sensé être seulement 7h30 et que selon mes calculs on était sensés être dimanche. Pour un jour du seigneur, y avait quand même un peu trop de voitures sur la route et d'écoliers en uniformes aux arrêts de bus. En fait mes calculs étaient faux, on était lundi 16 et pas dimanche 14. Je sais pas comment je me suis débrouillée, j'ai laissé échapper 2 jours. Ca m'a laissée perplexe, mais je les ai quand même retrouvé à force de remue méninge.
Nous voilà essayant de trouver une belle plage au nord de Cairns. Seulement, à l'image de Trinity beach, c'est très construit (des quartiers résidentiels appelés « estate ») et plein de retraités en train de faire leur sport matinal, alors bof bof. En plus l'eau est encore cacateuse.
On est donc reparti à la recherche d'un truc plus intéressant. On a longé la côte vers Mossman et tout une partie était vraiment jolie, avec de grandes plages d'eau claire, des cocotiers, et juste ce qu'il faut de rochers. Mais avec en tête qu'un méduse peut nous voler notre sac à main à tout moment, on en a pas vraiment profité.
On est monté jusqu'à la Mossman Gorge, pas exceptionnelle si ce n'est qu'on a appris qu'il y a des grenouilles qui ont une bouche qui fait la moitié de leur corps. Et puis c'est le début du Cape York, immense péninsule isolée du reste de l'état, réserve occupée par les communautés indigènes. Ca doit être bien joli et bien préservé pour le coup, mais comme on a pas des têtes d'aborigènes, bin on peut pas entrer sans autorisation. Et d'ailleurs si t'arrives à avoir une autorisation, y a des panneaux qui te rappellent bien qu'il est interdit de leur amener de l'alcool ou de la pornographie.
Bref après tout ça on est quand même redescendu à Cairns pour envoyer un mail de confirmation à notre prochain couchsurfer à Brisbane. Pas difficile de trouver internet dans cette ville ultra touristique aux allures de Disneyland (ou du moins l'image que je m'en fait vu que j'y suis jamais allée).
Une fois le mail envoyé, hop nous voilà reparti, cette fois vers les hauteurs, les plateaux situés au-dessus des massifs qui bordent la côte. Petite pause à midi près d'une charmante rivière dans laquelle Cyril a cherché de l'or (dois-je vraiment préciser qu'il n'a rien trouvé?). Cette région est bourrée de rivières et ruisseaux, et on a même vu la Sorensen creek hihihi
Et puis waouh!!!!!! Une vraie route de montagne!!!! Mitsu mitsu avec sa boîte automatique a bien assurée. Génial d'arriver là-haut! Étonnant, tellement c'est différent d'en bas! L'aubrac, mais en plus vallonné, et avec des fougères géantes.
Les fougères géantes, je les kiffe grave! Elles font la taille d'un arbre, et ont un « tronc » tout droit avec au sommet une espèce de parasol de feuilles (des feuilles de fougères, sauf qu'elles sont énormes), et au centre les nouvelles feuilles font des jolies spirales qui se dressent sur le dessus.
Y en a partout!
On est passé voir les 2 lacs volcaniques (Barrine et Eacham), mais ils étaient sur-aménagés, avec des escaliers qui descendent dans l'eau pour que les gens puissent se baigner. Et du coup, bin les gens viennent en masse se baigner.
On a dormi à un croisement, cachés derrière des tas de graviers. Fenêtres fermées toute la nuit pour la première fois tellement il a fait frais!
Au réveil, c'est parti pour le tour des cacades! D'abord la plus large d'Australie (Millstream fall), rien que ça, mais je saurais pas vous dire combien elle mesure. Puis Milla Milla et Ellinjaa falls, toutes deux assez impressionnantes. Et là encore, elles dégagent tellement de fraicheur que les plantes alentours sont différentes, et que je ne me suis trempé que les fesses!
On est ensuite redescendus jusqu'à Townsville (où on a pas trouvé de carte de l'état digne de ce nom! A croire qu'ils sont pas foutus d'avoir une carte avec toutes les routes). Sur la route on a croisé une machine toute bizarre, sans doute une machine à ramasser la canne à sucre, on se serait cru dans star wars : le conducteur se trouvait à 4m de haut dans son habitacle, perché sur trois pattes à roues (Cyril me dit que c'est comme une machine à ramasser le raisin, mais en plus haut et avec trois pattes au lieu de deux, moi je rajoute que ça ressemble à la voiture de l'inspecteur gadget).
Puis arrêt à Alligator Creek pour passer la nuit, au milieu de dindons sauvages qui dorment dans les arbres, et de petits kangourous bruns tous mignons.
1 & 2 : les fougères géantes; 3 & 4 : deux grands pins vus au Barrine Lake; 5: Millstream falls; 6 & 7: cacades diverses; 8: le piti kangourou brun (the cute one)
Jeudi 19 mars – Quelque part entre Mackay et Savina – QLD – 18h02 – 170420 kms
Hier, après avoir passé une super nuit bien tranquille au camping du Parc National d'Alligator Creek, au frais sous notre tente (et sous les dindons), on a pris tout notre temps pour décoller. Pour une fois, on avait pas à s'inquiéter de déguerpir avant que quelqu'un n'arrive. On s'est levés tôt quand même, en même temps que les dindons. Faut dire que leur cri ressemble à un rot, alors c'est pas très discret.
Après avoir trainassé une ou deux heures, et s'être occupé un peu de notre attirail, on a marché jusqu'à la rivière, les yeux grands ouverts pour essayer de voir les gros goannas (des varans) dont nous avait parlé la Ranger, en nous disant qu'ils fallait regarder dans les arbres.
On a rien vu.
Mais sur le retour de notre baignade, alors qu'on cherché plus vraiment, tout d'un coup on a entendu un gros bruit de feuilles au pied d'un arbre, et hop un gros goanna s'est mis à grimper dessus! On voit que ses pattes vu qu'il prend soin de se mettre sur l'autre face du tronc. Alors bin évidemment on tourne autour du tronc, et lui évidemment il fait même chose. Seulement nous on est deux, alors quand on se met chacun d'un coté (et surtout quand il arrive à une hauteur telle qu'il sait qu'il ne risque plus rien) il stoppe et reste immobile, espérant sans doute que s'il bouge plus on va l'oublier. C'est vrai que les motifs sur sa peau se fondent bien avec les écorces brunes du tronc, mais bon nous on a bien envie de l'observer un peu. Il est assez grand (plus grand que Cyril) et vraiment beau, et vous pouvez voir ça sur les photos.
On le laisse finalement tranquille et on retrouve mitsu mitsu pour quitter le parc. Direction Bowen, et plus précisément Horseshoe bay beach, belle plage avec des gros cailloux et de l'eau claire, quelques vagues. Et puis Queens beach pour manger et faire la sieste.
Pour trouver où passer la nuit, on part vers Proserpine et Airlie beach, mais en chemin il se met à pleuvoir averse (et c'est parti pour durer), et une fois arrivés là-bas il s'avère que le coin est très peuplé et très construit. Impossible de trouver un petit coin sympa et au sec pour dormir.
Bon deux options s'offrent à nous : dormir sur un parking de supermarché sous la pluie, ou se trouver un hôtel.
Je dois ajouter à ça que notre état de fatigue était assez avancé, étant donné l'ingestion de tomates en boîte moisies (rouillées serait plus adéquat) qui nos ont bien détruit l'estomac. (vous le croyez vous, des conserves qui ont tournées? Et pourtant!).
Résultat, on atterri dans un hôtel plutôt glauque dans la nuit et sous la pluie (moins glauque au petit jour), qui ressemble à une espèce d'hôtel de western, avec un bar saloon en bas (qui fleure bon la bière et où on trouve parfois des rangée de machines à sous) et des chambres à l'étage, entourées par des corridors couverts et des balcons. A l'arrière, trois aborigènes se faisaient servir de l'alcool en douce, surement parce qu'on a pas le droit de leur servir au bar.
Bon l'avantage c'est qu'on a la télé, et qu'on peut suivre les dernières pertes de poids des candidats de Biggest loser couple, pour ensuite voir des fermiers body buildés choisir leur future femme parmi deux filles des villes en mini-short et chapeau de cowboy! Vive la télé australienne!
Et puis ce matin, après avoir maté les infos françaises sur SBS et constaté que je devrais être en train de faire grève en ce moment même (je fais grève à ma façon quoi), bin on est partis voir le Cape Hillsborough pour y passer l'aprem, se baigner dans la belle plage et observer les « oiseaux touffus à grosses tête » comme je les appelle (en fait c'est des Kookaburras), qui passent leur journée à se faire des orgies de gros vers de terre. Je sais pas comment ils font pour les voir, mais ils se mettent sur un poteau ou une branche et toutes les 2 minutes ils plongent pour planter leur énorme bec dans la terre, en sortir un ver, le secouent pour enlever la terre (ou les assommer, je sais pas trop), et pis miam! J'avoue que j'aime beaucoup ces gros pioupious.
Et là Cyril veut que je vienne lui dire si ça se voit qu'il a nettoyé le moteur, alors je file avant qu'il fasse nuit.
1: un goanna pendu au plafond; 2: Horseshoe bay; 3: Les touffus à grosse tête
Samedi 21 mars – Eurimbula National Park – QLD – 14h41 – 171141 kms.
Ca y est! On est repassé sous le Tropique du Capricorne, et on a quitté la Grande barrière de corail!! Et non, on a pas été la voir. Faut dire qu'elle est quand même à 100-200 kms au large, alors on a bien pensé mettre nos masques et nos tubas et nager jusque là-bas, mais on s'est dit que ça faisait quand même un peu loin. Et si je suis si contente qu'elle soit plus en face, c'est parce que je me dis qu'on va enfin pouvoir avoir quelques vagues et quelques jolies plageounettes. Et pit-être même qu'il n'y aura plus de méduses!
Hier au réveil on a roulé jusqu'à la Carmilla beach, où j'ai pu voir le plus gros moutik de la création (d'ailleurs au début je croyais que c'était une araignée), de la taille d'une pièce de 1 euro!
Puis on est redescendus le long de l'A1 vers Yeppoon.
Sur la route on a vu un amas d'arbres morts sur lesquels dormaient tranquillement la plus grosse concentration de chauves-souris que j'ai jamais vue. Les arbres étaient noirs!
On a aussi enfin vu un panneau annonçant que des koalas habitent dans le coin!!! Mais bon, j'ai eu beau regardé à droite et à gauche, j'en ai pas vu.
Mais par contre il n'y a plus de termitières, les dernières qu'on avait vu formaient une espèce de forêt au milieu de la forêt, aux alentours de Katherine.
On est allé se chercher un endroit près de la plage de la Rosslyn Bay, histoire de manger un bout. On a passé l'aprem là, à glandouiller.
Puis re-vroum vroum en fin d'aprem pour se trouver un endroit où dormir. C'est chose faite sur un recoin de route, bien à l'écart, bien tranquilles. Ca faisait longtemps : une cinquantaine de moustiques collés à ma fenêtre. Très bonne nuit cependant, et au réveil on descend encore quelques kilomètres et on atterri à Round hill head, petite pointe qui nous a enfin permis de voir plein de vagues! Et là on est en face de la pointe à camper dans un Parc National bourré de gros goannas! Wéé, ils sont trop chouettes ces gros lézards!
1: le ciel australien
Mardi 24 mars – Parc près du 45 William Terrace,Brisbane, QLD – Environ 18h – Je sais pas combien de kms.
On s'était dit qu'on passerait bien 2 nuits dans ce Parc à camper, parce qu'il est bien tranquille et bien isolé (14kms de piste à rouler à 10kms/h), mais après s'être fait emmerder toute l'aprem, toute la nuit et toute la matinée par les « bébés moutiks », bon on on a décidé de plutôt de casser.
On est allé à Bundaberg (là où il font leur rhum national), juste en face de Frazer Island (tu peux acheter un permis et une traversée au ranger pour y aller avec ton 4x4 et t'amuser dans les dunes), puis on pris la direction de Burnett Heads, mais comme on a croisé un panneau indiquant « Mon Repos Beach » non loin de là, ça nous a tenté et on y est allé.
On a bien fait, belle plage! Enfin! Pleine de vagues! Quelques surfers. On a passé une bonne partie de l'aprem là. Et puis on a finalement rallumé le moteur pour descendre jusqu'en dessous de Maryborough, passer à Poona et voir tout un tas de kangourous courir, pour atterrir dans une gigantesque forêt de pins (une forêt d'état, plantée pour être utilisée dans la construction ou autre), dans un petit chemin forestier bien à l'écart.
Le jour suivant on est allé voir la Rainbow beach, qui porte bien son nom puisqu'on y a vu un bel arc-en-ciel. Très belle plage, très remuante, et haut lieu d'expression de l'esprit et la culture surf du pays.
On a continué notre descente vers Brisbane en passant par les Glass House Mountains (appelées comme ça par Cook parce qu'elles lui rappelaient les fourneaux à verre anglais) : des pics rocailleux de 150m à 300m de haut, qui émergent du sol. Impossible de dormir par là, alors on s'est écarté de la côte et on a dormi sur une aire de repos d'highway (les highways ici c'est comme les nationales chez nous, rien à voir avec les autoroutes).
Le lendemain on est allé voir la Bribie Island, pour constater qu'elle est ultra-construite, puis Recliffe (même chose), pour finalement aller flâner dans les rues de Brisbane. Et quel changement! Une grosse ville! Avec des voitures partout, des ponts des échangeurs, des feux, des bus. La Brisbane river passe au milieu, avec ses bateaux et ses ponts. Une université bien placée, au centre près du Jardin Botanique, les musées sur la rive d'en face. Une rue piétonne bondée et pleine de galeries marchandes.
On s'est fait un ciné (pas cher, 9 euros pour 2!) dans un gros complexe, pour aller voir Watchmen. 2H40 de gros bruit (ils sont oufs ces australiens, ils doivent avoir les oreilles complètement niquées à force de toujours mettre le son à balle... ils ont surement pas les même législations qu'en France)... Ça donne surtout envie de lire la bd.
On a fini l'aprem à la Bibliothèque, pour constater qu'ils ont tout un tas de revues diverses et variées du genre Ok podium, ou FHM et voire même pire (ouais de celles avec des des filles qui montrent leur seins).
Vers 18h, Steven nous a accueilli dans sa maison, où logent déjà un autre couple de Couchsurfers allemands. Tout le monde à l'air très sympa, et la maison est encore plus sympa! Sur 6 pilotis, une baraque en bois avec des fenêtres tout le long des parois, du plancher, une vaste terrasse, et un jardin à l'arrière. Le pied!
1: Glass House moutains; 2: kangourous
mardi 10 mars 2009
Journal de bord /Darwin
Mardi 10 mars - Darwin - 13h41
Bon voilà on va partir dans quelques heures, et comme on risque de ne pas avoir internet pendant quelques semaines (on a pas trouvé de couchsurfer à Cairns), autant écrire ce qu'il y a à écrire sur Darwin dès maintenant.
On est arrivés jeudi dans l'après-midi chez David (ou Mick de son surnom), qui nous a accueilli dans sa maison et nous a présenté son chien, Titan, un berger allemand pas méchant pour deux sous. Mick est lui aussi militaire (comme notre précédent couchsurfer) mais son boulot à lui c'est de donner les premiers soins d'urgence aux soldats sur le front, avant qu'ils ne soient expédiés dans les hôpitaux. Et il nous a dit avoir déjà été plusieurs fois sur le terrain.
C'est un passionné de tir au fusil, d'ailleurs il les collectionne, et il en a un paquet!
Si on a choisi de venir jusqu'à Darwin, c'est surtout pour aller voir tout un tas de maisons construites par les gars de l'agence Troppo, qui intéresse tout particulièrement Cyril. Chouettes maisons soit dit en passant! Comme la plupart des baraques ici, elles sont sur pilotis, avec de grandes terrasses, très ouvertes (ça change des maisons de Perth, qui ressemblaient à de véritables barricades). Faut dire que la végétation tropicale sert d'isoloir, tellement elle est dense!! Elle me donne l'impression d'exploser! Des fleurs et des senteurs partout! Difficile parfois d'arriver à voir les maisons derrière tout ça!!
Entre quelques repérages de baraques, on a été au musée, et il nous a bien plu! Pour le coup, la culture aborigène était vraiment bien représentée, que ce soit par des peintures ou des objets de culte anciens (avec simplement du noir, du blanc, le rouge et l'ocre de la terre), ou par des trucs plus contemporains (davantage de couleurs, et il y avait aussi une voiture faite entièrement d'herbe tressée).
On a appris plein de trucs intéressants. Par exemple que les pintadoux s'appellent en fait les Pigeons Spinifex, que sur le dos des crocodiles d'eau douce la peau est mêlée à de l'os (comme une espèce de carapace de tortue) et du coup seule la peau du ventre sert à faire des sacs. Ou encore que la ville a été complètement reconstruite après avoir été ravagée par le cyclone Tracey, le jour du réveillon de Noël 1974. Il y avait des photos assez impressionnantes, et une salle toute noire dans laquelle passait une bande sonore enregistrée ce jour-là. 300kms/h il parait! Et quand tu entend ce son, tu comprends! D'ailleurs un message d'avertissement était inscrit sur la porte de la salle, comme quoi l'écoute de ce son pouvait provoquer des crises de nerfs à ceux qui l'avait entendu en 1974.
Le soir on pris l'apéro et mangé avec note hôte, qui nous a aussi fait à manger, une sorte de rougail saucisse drôlement bon!! Il était bien bavard et ça faisait plaisir, vu qu'il est plutôt discret le reste du temps (ce qui est pas mal non plus)!
Il nous a proposé de l'accompagner le lendemain à une compétition de tir, mais on préférait aller se baigner dans des cascades (c'est davantage notre truc je crois!)
C'est ce qu'on a fait, au Litchfield national park!! Bon les premières cascades étaient fermées à la baignade pour cause de grosse crue et crocodiles... mais non d'un cochon, quesqu'elles étaient impressionnantes!!!!
On en a trouvé une dans laquelle on a pu faire un plouf, et du coup on y a passé l'aprem... et devinez quoi? Encore un coup de soleil (dans l'eau, et à l'ombre! fichtre!).
Et puis avec notre "chasse à la maison" on a pu parcourir la ville, qui n'est vraiment pas très grande, et constater qu'elle à l'air d'être une ville plutôt agréable! Plus sympa que Perth je dirais même. Bon ok, il manque des plages sans crocos, et le climat en cette saison est vraiment difficile à supporter (on sue et on est moites, tout le temps et de partout). Il n'empêche...
Bref, je vais arrêter là et faire mon sac (c'est plus une boîte qu'un sac d'ailleurs).




1,2&3: les cascades de ouf; 4: le sac des messieurs; 5: ceremonial digging stick; 6: termitière; 7: dragonfly; 8: le wallaby des rochers aux oreilles courtes
jeudi 5 mars 2009
Journal de bord /2
Jeudi 26 février - North West coastal Highway, after Nanutarro - WA - 12h33 - 161284 kms
Lundi on est arrivés chez Mike, à Exmouth, complètement cramés par le soleil (et oui, on avait légèrement oublié que les rayons du soleil passent dans l'eau, et on a passé l'après-midi à patauger comme des petits canards), les cheveux en bataille et dégoulinant de transpiration. Oui, mais avec une bouteille de Goundrey chardonnay dans la glacière. On en a vendu pas mal quand on était larbins à Perth, et il semble être un bon vin, alors on s'est dit que c'était l'occasion de le goûter.
Mike nous a accueilli les bras ouverts, nous a fait visiter sa chouette maison, très différente de celles qu'on avait l'habitude de voir (Cyril a même pris quelques photos). Il nous a ensuite laissés puisqu'il avait un barbec de boulot prévu (oui oui, j'ai bien écrit un barbec de boulot). Mike travaille pour l'US air force, et travailler ici c'est un peu la planque. Son boulot, c'est d'observer le soleil, histoire que s'il fait un gros petou (le soleil, pas Mike), bin ça crame pas les satellites ou les spationautes.
Le lendemain, on l'a juste vu au réveil, avant qu'il ne parte travailler, et puis on a passé la journée à l'ombre et dans la clim. Quelques lessives, des douches fraiches pleines de savon qui sent bon, des vrais repas...
D'ailleurs on en a profité pour préparer un petit diner à Mike : salade verte, tarte aux champi/carottes/lardons, et pis une charlotte aux poires/pêches.
Mike a semblé bien apprécier notre initiative et notre french savoir-faire culinaire. Le vin était bon, et une fois la bouteille et le repas finis, il a ouvert une bouteille de bundaberg (du rhum fait dans un bled du pays) et sorti sa Xbox 360 et les instruments de musique factices qui vont avec. Il a aussi appelé un de ses potes histoire qu'on puisse avoir un bassiste, un guitariste, un batteur et un chanteur. Une fois notre groupe formé, on s'est envolé vers le succès... C'était rigolo, limite hypnotique (et là je sais pas pourquoi en écrivant ça j'ai une pensée pour Simon et Lucas). Mais bon, c'est un fan de hard rock et métal, et on connaissait pas les chansons, hormis une ou deux, sur lesquelles Cyril s'est bien fait plaisir au chant (désolé, je pouvais pas faire la bassiste et faire des films).
Le jour suivant, Mike nous a filé un appareil pour prendre des photos sous l'eau, et nous a conseillé quelques plages sur la côte ouest du Cap Range (le cap sur lesquels se trouve Exmouth). Trop trop bon!! Mais vous avez déjà vu les photos : plein de beaux coraux étranges, plein de poissons colorés, des tous pitis et des super gros, certains même avec des espèces de becs. C'était génial! On a bien fait de m'acheter un masque.
Au passage,on a aussi acheté 2 grands chapeaux à larges bords et à protèges-nuques (rigolez pas).
Après notre sortie sub-aquatique, et une fois de retour à la maison, j'ai fait quelques photos de l'araignée qui loge dans le jardin et qui doit bien faire 10cm. Mais j'ai pas réussi à choper le lézard débile qui court sur ses pattes arrières... dommage vous vous seriez bien marré.
Le soir Mike nous a concocté un petit repas bien sympa. Il avait passé la journée à la pêche mais n'avait rien pris, alors il a sorti de son frigo une coral trout (une truite de corail quoi) qu'il avait péché lors d'une de ses sorties en mer précédentes.
Des filets roulés dans la sauce soja et l'oyster sauce, ensuite dans la farine et les épices (paprika, etc..), et revenus à la poële avec des petits oignons. Tout ça avec du riz au rice cooker et des légumes vapeur (brocolis et chou fleur)... Miam!!
Ensuite on a testé quelques uns de ses jeux comme Puzzle fighter et pis dodo, parce qu'il fallait qu'on se lève tôt le lendemain pour reprendre la route.
Et là ça y est, on est sur la route, et on a finalement décidé de ne pas aller à Tom Price et au Karijini National Park.
Parce que ça fait un détour de 3 heures de route, qu'il fait encore plus chaud à l'intérieur des terre (là où se trouve le parc), et que des pluies sont annoncées par là-bas, et dans ce cas la plupart des routes qui nous intéressent seront bloquées.
Alors on espère qu'on verra d'autres belles gorges prochainement et on monte vers Karratha pour longer la côte et l'océan.
Et il y a tellement personne sur ces énormes lignes droites que Cyril a roulé à droite pour voir ce que ça fait... et bon ça nous a fait tout bizarre!
1: la route; 2: la maison à Mike; 3: les poissons
Samedi 28 février – Parking à la sortie de Broome - WA - 16h20 - 162598kms
En allant vers Karratha, les paysages ont bien changé : des collines rouge sombre, recouvertes d'un duvet vert tendre, et beaucoup de petits cours d'eau et de larges flaques d'inondations sur les bas cotés de la route. Quand je dis flaques, elles font quand même entre 30 et 50 cm de profondeur, si bien que les jolis arbres au tronc tout blanc et poli ont les pieds dans l'eau.
Ça y est, c'est humide, c'est tropical.
Et puis on arrive à Dampier, avec ces étranges petits rocs rouges amassés en collines, et son port énorme. Les bateaux qui y passent sont énormes aussi. Parmi les plus grands du monde il parait (on en a bien vu une quinzaine alignés au large). Il y a tout un tas de plate-formes au large, tout un tas de terminaux, de cuves et tuyaux que je saurais pas vous dire à quoi ça sert! Allez vous baigner dans un truc pareil!
On a cherché un endroit où on pouvait dormir et se baigner, tâche ardue. On a atterri près de Point Samson, à Cossack, une ville-musée avec de vieux bâtiments datant de... 1865 attention! Il y a une plage à coté, mais pour se baigner faut vraiment avoir envie, et marcher sous un soleil de plomb sur plus de 300m pour réussir à avoir de l'eau jusqu'aux mollets.
On se prépare à dormir quand les insectes sortent de l'ombre : nos amis les mouches et les moustiques, appelons-les les moumous.
Un gros orage éclate sur l'océan, c'est joli à voir et ça fait fuir les moumous tellement y a du vent. wééé! N'empêche, ils reviennent plus tard.
Le lendemain mitsu-mitsu nous emmène jusqu'à Port Hedland pour quelques achats puis on trace la route en espérant trouver un endroit sympa et près de l'eau pour manger. L'aire de repos indiquée sur notre guide comme étant près d'une rivière baignable s'avère être près d'un mélange de vase et de boue; la piste menant à Cap Keraudren n'est ouverte qu'aux gens du camping; mais enfin celle menant au camping Wallal Downs est accessible!!
Wéééé on saute dans l'eau, qui se trouve être laiteuse parce qu'il y a de l'argile blanche mélée au sable. C'est un coin de ponte de tortue, mais on en a vu aucune. Par contre, Cyril a bien vu les noix de coco sur les cocotiers du camping, et il en a chipé quelques unes!! C'est la première fois que je mangeais de noix de coco vertes, toutes tendres.
On a ensuite passé l'aprem à regarder les petits piou-pious aux joues rouges qui venaient boire les flaques, et à se doucher aux frais du camping.
Sur la piste on a aussi vu des vaches type indiennes, toutes efflanquées, leurs grandes oreilles tombant sur les cotés, et les mâles arborant une belle bosse... sur le dos.
A noter que la piste était surtout faite pour les 4x4, et pleine d'énormes flaques, mais mitsu-mitsu et Cyril ont bien assuré.
On a dormi non loin de là, sur une piste d'entretien pour les relais de fibre optique (on présume que ça sert à ça). Gros orage toute la nuit, et grosses averses.
Il pleut encore quand on prend la route le lendemain matin.
Dans le cadre de ses recherches d'archi, Cyril devait aller voir la maison d'un de ces fermiers éleveurs de bétail qui habitent tout au bout d'une piste de 15kms, mais il pleuvait (pour faire des photos c'est pas génial), et sur le portail, dès le début de la piste, était écrit à 2 ou 3 reprises "keep out, private property"... pas très engageant... on s'est plutôt taillés.
Prochain arrêt : Broome.
Sur la route, on a vu un énorme lézard/varan dont le corps devait bien faire 60cm sans la queue, des bancs de perroquets blancs, des tas d'aigles, à nouveau des vaches (qui traversent la route n'importe comment), des wallabies (de petits kangourous) et pis enfin, un dingo!!!!!
L'arrivée à Broome nous a rappelé ce chef d'œuvre du cinéma français : bienvenu chez les Ch'tits! (merci Alex, c'est grâce à toi que j'ai ces références). En effet, à peine 50m avant le panneau "Welcome to Broome", vlam, une de ses grosses averses soudaines et localisées auxquelles on commence à s'habituer.
Ça nous a pas empêché d'aller nous baigner près du Gantheaume Point, sur la fameuse cable beach. L'eau était rose parce que mélangée à la terre rouge du coin.
Ambiance très particulière à Broome, avec ses rues inondées mais on dirait que tout le monde s'en tape (même ceux qui n'ont pas de 4x4) tellement c'est courant, ses bâtiments de facture un peu différente, ses touristes, ses chinois et malaisiens, et ses surfeurs (ridicules, oups ça m'a échappé).
Mais ce qui nous préoccupe en ce moment, c'est le bruit de buggy que fait mitsu-mitsu : elle a un trou dans le pot! Faudra qu'on répare ça quand on sera à Darwin.
Dans l'aprem on a fait un peu de piste en essayant de trouver un coin où dormir, en s'engageant sur la route qui va vers Cap Leveque, mais on a assez vite fait demi-tour tellement elle était pourrie. Tout ce qu'il y a au Nord de Broome est vraiment l'affaire des 4x4, et y a surement de quoi se faire plaisir!
On a juste eu le temps de voir le panneau avertissant des risques de se baigner dans l'eau : ici, il y a des crocodiles d'eau douce, et d'eau salée...
1: un gros batô; 2: hé oui ya une route qui passe au milieu de cà!; 3: une termitiére; 4: soit brave Mitsu-Mitsu!; 5: des wallabies; 6: mode sieste
Lundi 2 mars - Sur la route de Kukunurama - WA - 14h16 - 163521kms
Après avoir fait une petite pause sur un parking de route à la sortie de Broome, on a tracé un peu plus loin pour dormir sur un autre parking, histoire de ne pas avoir de voisin, vu que sur le premier il y avait un gars qui vivait dans son combi avec son chien kiki (appellation supputée).
Pas de voisin c'est mieux, ça permet de dormir fenêtres grandes ouvertes sans trop de craintes.
Kiki et son maître ont donc été échangés contre une bande de perroquets multicolores.
On le savait, on a pas choisi la meilleure saison pour venir dans le Nord du pays : c'est la saison humide, ce qui veut dire averses, températures tournant autour de 40, chaleur étouffante même la nuit. Et bien sûr, les régiments de moumous.
Les routes et les bas cotés sont souvent inondés. Faut dire qu'ils se sont pas foulé en les construisant (un peu de caillasse sous le bitume, hop l'affaire est dans le sac). Du coup, pour nous en cette saison, c'est des creux pleins d'eau à chaque passage de ruisseau. Parfois si le ruisseau est plus gros, des tuyaux servent à faire passer l'eau sous la route. Et si t'as de la chance, y a un pont, mais seulement pour une voiture à la fois. Bin on peut pas leur en vouloir, ça coute cher, y a de l'eau qu'une partie de l'année, et en plus, y a tellement peu de voitures pour les utiliser...
D'ailleurs, sorti de la grande route principale qui est la seule bitumée, il n'y a que des pistes.
Et c'est sur cette route qu'on a vu nos premiers crocodiles!!!
Si on a pris que leur queue en photo (voir plus bas...), c'est pas parce qu'on a pas été assez rapides, et si tu veux voir à quoi ils ressemblaient en entier (et si t'as le cœur bien accroché), regarde ici: .
Impressionnant de se dire que ces bestioles se baladent en plein milieu de la route.
Les termitières sont toujours aussi nombreuses mais changent de forme. Vers Broome, elles étaient tassées, comme écrasées par la pluie. Ici elles sont plus pointues, parfois droites et fines comme des aiguilles, surement parce qu'elles sont davantage érodées à la base par les inondations.
Et les baobabs sont parfois énormes! On a grimpé sur l'un d'eux! Youpi!
Entre Broome et Kukunurama (Kununura en fait, mais je me suis permis d'upgrader le nom), il y a Fitzroy Crossing.
C'est un bled paumé où les gens (pas mal d'aborigènes) passent le temps à zoner ou à se balader en 4x4. Nous on voulait aller voir la Geikie Gorge, mais je vous le donne en mille, la route qui y menait était inondée. Mais pas qu'un peu cette fois, puisque des gamins s'y baignaient, l'eau jusqu'aux genoux. Demi-tour donc, et on reprend la route vers Halls Creek et Kukunurama.
Cyril profite des averses pour se prendre une petite douche de pluie au bord de la route, et comme y a jamais personne (ou très rarement) il a même fait ça cul nu.
Et on se trouve un super spot pour passer l'aprem et pis la nuit : Ngumban cliff. Sur un plateau au dessus de gros rochers rouge orangé et de leurs falaises, avec en prime un petit abris aménagé pour faire de l'ombre et du vent frais! Enfin une nuit sans moumous et sans trop péter de chaleur!
Faut dire que j'ai un nouvel aménagement anti-moustiques dans la mitsu mitsu : en plus des deux moustiquaires tant bien que mal fixées aux fenêtres arrières avec du scotch (je vous apprends un scoop : le scotch ça se décolle quand il pleut), j'ai une véritable moustiquaire accrochée grâce à des ficelles bien tendues et des pinces à linges judicieusement positionnées. Cyril se sent légèrement oppressé là-dessous, du coup je suis la seule à en profiter. Il faut juste veiller à avoir mis en place tout ça avant le coucher du soleil, c'est à dire avant que les salopiauds ne débarquent.
Bref cet endroit était vraiment joli, et on a pu y observer ce que j'appelle les pintadous (en fait, leur vrai nom c'est Spinifex pigeons). Ce sont des oiseaux rigolos qui ont une espèce de grande crête toute droite sur la tête, quand ils courent on dirait Totoro et quand ils veulent t'intimider ils se penchent vers l'avant, gonflent leurs plumes et roucoulent très fort. Et là autant te dire que t'es vachement impressionné.
Le matin suivant on reprend la route en faisant quelques stop-essence dans les roadhouses des seuls bleds paumés qu'on croisent (tous les 250kms environ), puis on frôle le Kimberley à gauche et puis le Purnululu (amusez vous à le prononcer) à droite. Des parcs nationaux remplis de magnifiques chaînes de montagnes (attention, quand je dis montagnes, c'est pas non plus l'Anapurna), mais auxquels on ne peut accéder qu'avec un 4x4 (j'ai envie de dire : encore). Ou alors faut se payer le survol en avion. Dommage, mais c'est déjà bien beau de là où on est, alors on profite du spectacle de ces montagnes de cailloux, avec plein de cours d'eau (bon ok, souvent boueux), et des baobabs parfois énormes, avec une véritable forme d'amphore, luisants au soleil. La route tourne, monte et descend, c'est génial!
On s'arrête pour se baigner sous un petit pont. L'eau est chaude mais ça fait du bien de se laver et de manger à l'ombre. On surveille quand même les alentours, histoire de pas se faire croquer par un croco.
En parlant de manger, je vais faire une petite parenthèse pour raconter un peu de nos repas, à nous autres dans notre voiture. En gros on a une caisse de bouffe, une autre d'ustensiles divers et variés pour faire la tambouille, et puis une glacière pour stocker les trucs les plus frais (ou les plus lourds, vu qu'on déplace les caisses tous les soirs et matins, mais pas la glacière).
Quand on était allé aux Pinnacles pour tester tout ça avant notre grand départ, on avait pu constater que ça servait à rien d'acheter de la glace pour cette foutue glacière, vu que tout fond en moins d'un jour.
On essaie donc de se ravitailler en truc périssables (légumes, lait, jus d'orange) assez régulièrement. A noter que le lait caille en à peine 2h (et même le matin avant 10h!). Je le sais parce que j'en ai fait l'expérience et j'ai tout recraché direct sur mon pantalon.
On cuisine essentiellement des trucs vite cuits : noodles (agrémentés de soupe en sachet), pâtes à la sauce soja, semoule à la tomate et aux pois chiches. Ça fait envie hin? On est loin des sushis! Mais ça c'est pour le soir, parce que le midi c'est carottes et concombres crus, avec du maïs et du thon en boîte si c'est la fête! Et pis des trucs genre wasa qui remplacent le pain. Au p'tit dej, c'est jus d'orange, muesli ou Milo (wé un truc australien que j'aime bin).
Pour faire la vaisselle et se laver, on a une douche solaire, qu'on recharge régulièrement, dès qu'on trouve de l'eau.
Et pour finir (et sans transition), une petite citation de Cyril, qui fait suite à une réflexion sur l'omniprésence de matériel de pêche dans les rayons des superettes : « la pêche c'est vraiment un truc pour avoir l'air occupé quand y a rien à foutre » (les amateurs apprécieront).
1: queue de croco; 2: c'est bôôôôô! 3: ça aussi! 4: didon il est gros ce narbre!; 5: celui-là aussi! 6: des vaches! (ben oui quoi, je suis sur que t'avais reconnu....)
Mercredi 4 mars – Stuart Highway, à 10kms au nord de Katerine – NT – 10h – 164314kms
Avant d'aller à Kukunurama, on a bifurqué vers la gauche en direction de Wyndham, pour aller voir The Grotto (je vous avais dit, y a plein de noms rigolos dans ce pays!).
Et là petite moment d'émotion quand on croise la piste qui traverse le Kimberley et mène à Derby. Plus de 300kms de piste (fermée ce jour là, même aux 4x4) avec juste quelques roadhouses sur le chemin (imaginez les gens qui vivent là comme ils sont paumés!). Moment d'émotion parce qu'on est rudement près de là où Nicole Kidman a posé ses fesses pour le film Australia (tourné dans le Kimberley) et de là où Hugh Jackman s'est baladé torse poil! Avouez que vous aussi vous êtes émus!
The Grotto, on ne savait pas trop de quoi il s'agissait exactement, mais c'était simplement le seul endroit sur notre carte où il y avait un petit baigneur (c'est le symbole comme quoi on peut se baigner) qui soit accessible sans 4x4. On ne s'attendait donc pas vraiment à quelque chose d'extraordinaire, et pourtant...
Une gorge immense avec des parois d'un vingtaine de mètres, lisses et complètement à pic. Un gros bassin bien profond, et une énorme cascade au fond! Et les arbres qui entendent leurs racines le long des parois.
Il y avait du monde, mais au bout de quelques heures on était tous seuls. Cyril a pu faire tarzan tout nu accroché à la corde suspendue au-dessus du bassin. Et on a dormi sur le parking situé plus haut.
Encore une nuit pas franchement super, avec cette chaleur sans un brin d'air, les moumous et les orages.
Le lendemain, pas vraiment très frais, on a traversé Kununurama et rejoint les bords du Lac Argyle. C'est un lac artificiel retenu par un barrage sur l'Ord river. Le décor est super joli, encore plein de grosses collines de rochers assez vertes en cette saison, et la route qui passe au milieu. Le lac est très grand, il fait 9 fois le volume du port de Sydney. On trouve un petit coin pour se baigner tranquilles près d'une jetée isolée, et puis on va manger un peu plus en hauteur.
Manger, et s'occuper de mitsu mitsu. Parce que la douche solaire a fuit et que les tapis du coffre sur lesquels repose notre matelas sont imbibés. Et comme ils avaient déjà du être imbibés de je ne sais quel produit chimique et gras précédemment, bin ça a tout fait ressortir. En gros, c'est mouillé, ça put, et c'est gras.
Une fois tout ça presque sec, on reprend la route et on rejoint l'highway qui mène à Katherine.
Et en quelques kilomètres, on change d'État (on est désormais dans les Northern Territories), on change d'heure (8h30 de plus et pas 8h), les poubelles changent de forme (finies celles qui ressemblaient à des R2D2), et on change de paysages.
Plus vert, plus champêtre, avec plein de fleurs jaunes. Un peu plus loin on retrouvera quand même les passages de cours d'eau inondés et les bas cotés plein de flotte.
On s'arrête faire de l'essence à Timber Creek (fallait pas oublier, sinon on était dans la merde, vu les distances entre les roadhouses). Le genre de bled ultra paumé qui fait monter en toi une furieuse envie de grande ville (comme dirait Cyril, on aurait pu voir sortir Chucky derrière les deux jeunes deglingos de la station).
Puis on a longé les Stokes ranges et on a profité du spectacle assez épatant de plusieurs cascades tombant de 70m, du haut de gros blocs lisses qui forment des falaises tout le long de la montagne (y avait même une espèce de cirque).
Pas moyen de s'installer à proximité pour la nuit, alors on continue. La route monte sur les plateaux et juste avant la tombée de la nuit on trouve un campground (un espace autorisé au camping dans un parc national, payant mais pas cher, il faut juste mettre tes sous dans une enveloppe que tu laisses sur place).
Cette fois on a planté la tente, et on a dormi juste avec la moustiquaire, pas la toile du dessus. Le matelas rentre parfaitement dedans. Super nuit, on a même eu froid! Youpi!!
Le lendemain par contre, les mouches ont sérieusement pété les couilles à Cyril. C'est vrai qu'elles sont plutôt collantes, et se foutent dans les yeux et les narines. Pour déjeuner, y a mieux. On comprend ce que c'est que d'être une vache, et l'utilité de grandes oreilles mobiles.
Qui plus est la douche déconne, elle est mal foutue et fuit encore. On la vide. Faudra trouver une solution pour réparer ça.
On fait le plein à Katherine et on voit juste les gros titres des journaux locaux : les crocos attaquent un bus scolaire!
On s'en fout, même pas peur! On monte encore un peu plus vers le Nord, direction Darwin, où nous attend David, un couchsurfer qui va nous héberger quelques jours.
1,2&3: Joue avec nous à "Ou est Charlie à The grotto?", ya du monde sur chacune des fotos, mais ou?; 4: "Home, sweet Home!"; 5: cacade de ouf dans les Stokes ranges