mercredi 25 février 2009

Les petits poissons

Mike notre hôte couchsurfer du moment nous a prêté un appareil qui va sous l'eau, on s'est bien amusés!

Les bêbêtes



lundi 23 février 2009

Journal de bord /1

Mardi 17 février - Prevelly - Surfer Point - WA- 12h42

Donc nous y voilà, dimanche soir on a enfin pris la route, laissant derrière nous Darren, Aiko, et une maison toute propre. On a aussi laissé derrière nous notre connexion internet, après quelques au revoir émus à nos mamans.
On a passé notre première nuit à l'endroit même où on avait filé quand on avait fait l'acquisition de notre bien aimée mitsu-mitsu : pipidinny road (j'adore ce nom, mais vous verrez, y en aura plein d'autres, la langue aborigène semble être bourrée de mots rigolos!). Et à vrai dire, on a plutôt passé une bonne nuit. Le passage en mode nuit (à savoir le déplacement de nos 3 caisses de 55l, du gros sac, et des quelques autres trucs et bidules) s'est fait facilement, et de manière assez rapide. Mais on s'est quand même rendu compte, et ça dès le chargement initial de la voiture, qu'on avait un peu trop d'affaires.
Lundi matin, réveillés vers 8h, on a filé vers le Sud de Perth pour voir quelques maisons en pisé qui intéressaient Cyril. Et pis hop hop, au revoir Perth! Direction Myalup Beach pour une baignade, une douche, et pour manger comme des ânes, c'est à dire rien que des légumes crus. On a ensuite fait un petit détour pour aller voir le barrage de Wellington. Un peu perplexes, on pensait qu'encore une fois on allait pouvoir se fiche de la gueule des Australiens et de leur cours d'eau ridicules. Bin en fait que nenni! Le barrage était assez impressionnant, surtout le "gros jet de pipi" (comme l'appelle Cyril) qui en sortait pour se déverser dans la rivière, rivière qui du coup était pas si ridicule que ça et même par endroits plutôt jolie. Il y a même une Honeymoon pool, mais sur-aménagée, avec emplacements numérotés pour garer ton camping-car, et plein de monde braillant ou écoutant du bon boumboum assis dans la voiture. Dommage.
Sur la route nous ramenant vers Bunbury, au milieu des collines, on a croisé pas mal de nuées de vaches entassées à 50 sous quelques rares arbres, histoire de pas cuire. Une fois là-bas, on a cherché en vain un bâtiment en gabion dont Cyril avait entendu parler, pis on a filé vers le Cap Naturaliste en longeant la Baie du Géographe, et en empruntant quelques chemins touristiques détournés, comme le Tuart drive (une jolie petite route brodée de gros arbres).
Arrivés au Cap, on a décidé de s'arrêter à Meelup pour y s'y baigner, y manger, et y dormir. Faut dire que le coin est plutôt pas mal, et d'ailleurs ce Cap et une bonne surprise : des collines, du vert, peu de monde, des petites piscines d'eau turquoise et de sable fin au milieu des rochers. Ca rappelle un peu la méditerranée. Et comme on est sympa, on a partagé notre semoule à la tomate avec les grosses pies du coin. C'était aussi l'occasion pour Cyril de bien profiter de son masque en observant les poissons, rayés ou se cachant sous le sable, ou encore jouant avec le courant. On a aussi vu pas mal de crabes, et ça nous a donné envie de les choper et de les cuire, pour jouer à Survivor quoi. Mais y a pas grand chose à manger sur ces petits crabes là, alors on attend d'en trouver des plus gros.
Le lendemain on a roulé jusqu'au Cap proprement dit, (qui avait brûlé une semaine avant), mais le phare est très loin de l'océan. Pour se rapprocher on tente alors le Sugarloaf rock, un joli pin de sucre qui nous donne surtout l'occasion d'observer un petit faucon.
On a ensuite poursuivi notre descente de la côte à la recherche de plages, mais le temps étant très couvert on s'est contenté de mater les surfeurs faire les beaux, et on a pourchassé les crabes et les poulpes dans les cailloux. Deux observations : Un crabe, quand ça marche à toute allure pour se cacher, ça a vraiment l'air couillon; et un poulpe, quand il est planqué et que tu lui lances un truc, il sort deux tentacules et il touche ce que tu lui envoies pour le goûter.
Cyril a timidement fait trempette à Gracetown malgré les gouttes de pluie, mais on a finalement choisi Prevelly pour tester le nouveau mode de Mitsu-mitsu : le mode canapé! Super confort, tu peux même accrocher une couverture sur le coffre histoire d'en faire une tenture/parasol, quand il fait beau bien-sûr...


1: le gros pipi; 2: Meelup; 3: le cap cramé; 4: les ponpons; 5: le pain de sucre

Jeudi 19 février - Cheynes beach - WA - 14h14 - 158189 kms

Après avoir quitté Prevelly, on est descendus un peu plus le long de la côte, vers Augusta, en suivant la Caves road, plus proche de l'océan que l'highway. Caves road, parce que "caves" ça veut dire grottes, et qu'il y en a quelque unes sur le chemin, mais payantes, alors on ne s'est pas arrêtés. C'est pas vraiment qu'on soit radins (un peu quand même), c'est surtout qu'on a déjà eu la chance de visiter Niaux dans l'Ariège, et après avoir vu ça, on se dit qu'on ne peut être que déçus.
On a traversé quelques majestueuses forêts de Karri, c'est à dire des eucalyptus multicolores, très impressionnantes. Ces arbres sont énormes, leur tronc est tout droit et tout pelé. Ils sont tellement bien proportionnés qu'on dirait des arbres de taille normale de loin, mais une fois plus près on se rend compte que leur tronc fait bien 4m de diamètre. Vraiment belle forêt!
Donc nous voilà arrivés à Augusta, la ville n'a rien de très intéressant en elle-même, mais un peu plus loin vers le sud se trouve le Cap Leuwinn, point de rencontre entre l'océan idien et l'océan austral. L'entrée au cap et au phare étant payante, on a plutôt vadrouillé sur la droite et sur la gauche, histoire de voir les deux océans. Du côté austral, par endroits, un étonnant sable noir scintillant incrusté de quelques point rouges. Du côté indien, de très très larges plaques rocheuses nappées par d'énormes vagues, et quelques bassins de sable blanc au milieu. On a trouvé une petite piste en cul-de-sac donnant sur une plage, et sur la plage s'écoulait aussi de l'eau douce, créant des espèces de stalactites calcaires.
Après quelques balades sur les rochers et après avoir passé la nuit là, on a poursuivi notre route, en direction de Pemberton. Le coin des timbermen, autrement dit des exploitants de bois, et le bled est bien paumé et bien plouc. Au sud de la ville il était censé y avoir "the cascades", et pour le coup on enfin pu rigoler des cours d'eau australiens.
Mais fini la rigolade, après avoir déjeuner dans une forêt de karri, je me suis fait pipi dans la culotte (façon de parler) en déambulant à 40m du sol, sur la cime de ces mégas-eucalyptus!! Et ouep, des passerelles ont été aménagées pour le Tree Top Walk (et cette fois, on a même payé!), et elle ne tiennent que sur quelques gros poteaux chancelant. L'occasion de découvrir différentes variétés d'eucalyptus, des Red Tingles et des Yellow Tingles énoooormes, dont l'intérieur est parfois brulé et attaqué par les insectes, si bien que ça en fait de vrais petites cabanes!
Quelques petits oiseaux se baladent au milieu de tout ça, super vifs, et vraiment rigolos avec leur queue qui se lève à la verticale.
Mais c'est pas tout ça, faut quand même qu'on se baigne dans l'Austral!! Et la première image de cette baignade serait : pécheurs, vent, mouettes, bancs de poissons pour Cyril et marche sur un truc vivant pour Julie. Excitant non? Mais ne rigolez pas trop, car les autres baignades vont être bien différentes.
Bien rafraichis quand même, on file vers Denmark et juste avant d'y arriver on s'arrête à la William Bay. Aaaaahhhhhh la William Bay!!! C'est difficile de décrire cet endroit, à la fois idyllique et si impressionnant. De gros rochers tout ronds (et quand je dis gros, c'est de la taille d'une colline) dans lesquels on a crapahuté pour découvrir des plages de sable blanc et d'eau turquoise. Des lagons d'eau calme au milieu du tumulte des vagues d'éclatant sur les rochers, des iles accessibles à pied, avec des plaques de rocher tabassées par les vagues, et où les crabes se marraient bien.
Autant dire qu'on a dormi pas loin de là (le dormage dans la voiture étant interdit sur place), et pis on y est retourné le lendemain.
Après en avoir bien profité, on a filé vers Denmark et Albany (pour y faire quelques emplettes), et pis nous voilà à Cheynes beach, à faire la sieste pour digérer l'énorme bout de viande qu'on s'est tapé, et en attendant de se baigner dans cette baie de sable fin.


1: la forêt de Karri; 2,3&4: le cap Leuwinn; 5: les stalactites de calcaire

Samedi 21 février - Port Denison - South Beach - WA - 14h18 - 159453 kms

Après la baignade, on a roulé jusqu'au Stirling range, à l'intérieur des terres. C'est un massif montagneux qui s'avère être assez impressionnant, perdu au milieu d'étendues planes. Le plus haut sommet, le Bluff Knoll, culmine à 1095m, et son ascension dure 3 à 4h. Pas tant que ça vous me direz, mais avec le cagnard et les ongles des doigts de pied de Cyril qui sont sur le point de tomber, ça change la donne. Résultat, on renonce à se rendre là-haut. Et puis il ne faut pas oublier que l'entrée est payante, et qu'on est radins (surtout Cyril, qui est auvergnat). Dommage quand même, parce qu'avec sa jolie face qui tombe à pic, le Stirling range était tentant, surtout quand on pense à la vue qu'il doit y avoir là haut.
Il ne reste alors plus qu'à trouver un coin pour dormir, chose pas évidente quand on est au milieu de rien, que les aires de repos font 3m de large et sont au bord de la route, que les seuls chemins qui partent sur les cotés sont des chemins privés et cloturés. Sauf un, plein de moutons et qui n'était pas fermé, et qui est devenu notre chambre pour la nuit. Un bon endroit pour observer les étoiles, et tout un tas que vous pouvez même pas voir de là où vous êtes!
Le lendemain, en route pour la Wave Rock. On passe par Lake Grace et ses énormes lacs salés. Vus du ciel, ces lacs forment des espèces de gouttes super jolies à regarder, vu du sol ce sont des étendues plus ou moins blanches qui rappellent la sècheresse du pays.
La Wave Rock, si t'as pas trop loupé les cours au collège, tu sais que c'est une vague de rocher. Sur 100m de long et 15m de haut, le rocher, qui était enfoui, a été creusé par l'eau retenue sous terre. L'eau qui tombe désormais dessus et qui s'écoule jusque dans un petit barrage aménagé est recueillie pour approvisionner le bled d'à coté.
On a déjeuné à la Mulka's cave, non loin de là. Mulka, c'est le fils d'une femme et d'un homme à qui le mariage été interdit. Il louche et il est gigantesque, et puis il mange les enfants. Du coup il vit à l'écart dans cette grotte, où il peint des tas de mains, même sur le plafond, vu qu'il est super grand. Mais un jour il mange sa mère, sacrilège parmi les sacrilèges il faut coire, puisqu'il est alors pourchassé et s'enfuit vers le Sud, où il est rattrapé 150kmsplus loin, et condamné à être mangé par des fourmis.
Des tas d'enseignements sont à retirer de cette légende aborigène.
En tout cas, sa grotte est bien chouette!
On est ensuite repassé par Perth une dernière fois pour y faire quelques achats, en passant par Midland, sur les collines (ils ont tout un tas d'abris bus bien sympas, tous décorés). On a passé la nuit sur un parking de plage, après avoir longtemps tourné. Quelques ploucs ont fait crisser leur pneus et pis dodo.
Et là, le plus gros trajet commence : on part vers le Nord!
Beaucoup de route, de désert, et de soleil. Et une 1ère escale plage à Dongara, ou plutôt Port Denison.


1: Juju flippe; 2: un gros arbre; 3: la William Bay; 4: le Stirling Range; 5: la Wave Rock; 6: la maison à Mulka

Lundi 23 février - Minilya Exmouth road - WA - 18h15 - 166145 kms

Après notre petite sieste/baignade à Port Denison, on a repris la route en direction de Geraldton. Là encore, on a roulé pas mal avant de trouver un endroit où dormir, et on s'est même perdus dans un quartier résidentiel où on a croisé en serrant les fesses un gars en caisse défoncée et vitres teintées qui venait de mettre à terre un poteau de signalisation avec sa voiture, en plein milieu d'un goûter de mioches. On a finalement atterri sur une aire de repos d'highway, assez à l'écart de la route.
Le lendemain on s'est tapé la boucle du parc national de Kalbarri, avec ses canyons.
Les canyons, on les a pas vu, parce que trop de piste à faire ou trop pas terrible et payant, ça dépend des points de vue. Le lac rose, le Hutt Lagoon, est intéressant à voir mais presque asséché. Il est rose parce que le sel se mélange à la terre qui est pleine de fer et donc rouge.
Par contre, on a été agréablement surpris par les falaises du Natural Bridge, juste avant Kalbarri. Cyril en a même profité pour faire un plouf dans la Eagle gorge (moi aussi, mais juste trempette, parce que trop d'algues et de rochers, et pis des trucs qui piquent les pieds).
Et puis on a vu un troupeau d'émeus galoper sur la route, que j'ai pu mater grâce à nos super jumelles, et voir leurs poils (bon ok, leurs plumes) onduler quand elles courent. Rigolotes, ces bestioles, avec leurs grosses pattes musclées et leur minuscule tête, et puis pas de bras.
Après la boucle, on est repartis vers le Nord. Et là, des lignes droites sans fin, perdues au milieu de rien. Les gens se font des saluts au volant quand ils se croisent, soit parce ça les occupe, soit parce que ça montre qu'ils veillent les uns sur les autres sur ses routes où tu te sens vite à la merci de la Nature si t'as le malheur d'avoir un pépin avec ta bagnole, le seul truc qui peut te sortir de cet endroit (et honnêtement, quand tu traverses ce genre d'endroit, le seul truc que t'as envie d'y faire, c'est d'en sortir). Juste quelques barrières signalant que, même si tu la vois pas à l'horizon, il y a une ferme encore plus loin au bout du chemin.
Avec Cyril on s'est amusés à compter les kangourous écrasés sur les bas cotés de la route (parfois au beau milieu de la route) : 89 sur une distance de 2kms sur la North west coastal highway!!! Un record, parfois y en a moins, ou alors c'est des biquettes sauvages.
Autant dire que des fois ça sent la charogne.
Attraction suivante : les stromatolithes, à Hamelin pool. Le hic c'est qu'on y est arrivés à 15H. 15h c'est pas une bonne heure pour faire des choses ici, surtout en plein air. Sans compter qu'on monte vers le Nord et qu'il fait donc de plus en plus chaud.
Quand t'es dans ta voiture, à l'ombre derrière tes vitres semi-teintées, le vent dans les cheveux, ça passe. Surtout quant tu peux mettre la clim de temps en temps. Mais dès que t'es à l'arrêt, et que tu sors sous les rayons du soleil (et c'est pire pour peu qu'il n'y ai pas de vent), tu crames.
Donc les stromatolites, c'était sympa mais vite expédié. On a quand même pris le temps d'observer sur la plage des conglomérats de petits coquillages (fondus par la pluie et recalcifiés par le soleil) dont on faisait des blocs de construction. Et puis donc les fameux stromatolites, formations bizarres créées par des bactéries qui s'empilent et vivent dans un milieu très salé. Ca ressemble a de gros champignons ou à des espèces de matelas. Là, c'était la marée haute, du coup ils étaient sous la mer.
Et c'est reparti pour quelques lignes droites jusqu'en dessous de Carnarvon, pour trouver un endroit qui servira de chambre. On prend la seule piste qui semble mener à une plage. : New beach. Etrange endroit tout plat, au bout d'un très large piste faite de montées et descentes, avec une vaste étendue d'eau chaude de 30cm de profondeur en guise d'océan. Pas mal de buissons et beaucoup d'algues, les mêmes qui envahissent la méditerranée.
Et bien sûr, dans un endroit comme ça, très chaud et très humide, je vous donne en mille, qu'est ce qu'il y a? Gavé de moustiques et de mouches pardi!!
Une invasion, tous collés aux moustiquaires qu'on a fixé sur les fenêtres arrières, et le bruit de milliers de moustiques tournoyant toute la nuit. Et c'est qu'ils ont trouvé les petits trous dans les moustiquaires ces petits bâtards!! Mauvaise nuit, emmitouflée dans la couverture alors qu'il fait une chaleur à crever.
Départ précipité le matin, avec un Cyril qui affronte vaillamment les vilaines bestioles, portant tout seul les caisses et préparant le déjeuner alors que je me planquais encore sous mon armure de coton.
Tout va déjà beaucoup mieux quand on arrive aux Blowholes, ces trous dans les rochers au bord de l'océan, remplis par les vagues par en dessous, si bien que ça fait d'énormes projections dans le ciel!! Douche d'eau salée!! Youhou!!
Et pour continuer la remise en forme, enfin une baignade digne de ce nom juste à coté de ces trous-trous, et plein de coraux à regarder!!
Mais la journée ne fait que commencer, et on doit être à Exmouth ce soir pour être accueillis par Mike, un gars de couchsurfing, alors on trace.
Petite escale à Coral bay, aïe aïe aïe, la plage comme dans les rêves : sable blanc, eau claire, et plein de coraux là encore! Plein de poissons aussi, gros et petits, beaux ou rigolos, une raie, et Cyril qui m'enseigne la maîtrise du masque et tuba pour que je puisse en profiter.
Sur la route ne direction d'Exmouth, des milliers de termitières, certaines faisant presque 3m de haut!! C'est fou, y en a partout!!
J'arrête là et j'en profite...


1: Eagle Bay; 2: les coquillages-cailloux; 3: le Blowhole cul nu; 4: Coral Bay; 5: Juju vous présente son dernier caca